LA CONNAISSANCE MUTILÉE ET CONFUSE
La connaissance des choses extérieures ne peut-être que confuse car
dépendante de l'idée, de l'idée avec le corps en action. Car c'est par la
conscience des idées du corps que nous sommes en relation avec le
monde. En gros, la chose que l'on analyse passe d'abord par le filtre de
notre propre complexion donc par notre complexe passionnel singulier.
En d'autres termes, je me fais une idée de mon esprit en relation avec mon corps, qui lui même est en relation avec un objet extérieur.
En d'autres termes, je me fais une idée de mon esprit en relation avec mon corps, qui lui même est en relation avec un objet extérieur.
CONSCIENCE
Comme les hommes sont conscients de leurs actions (esprit en acte avec le corps), ils pensent qu'ils sont libres. Mais ils sont déterminés par l'enchaînement des causes extérieures à eux mêmes.
L’IDÉE DE L'ESPRIT
L'idée
de l'esprit est la connaissance de celui-ci, et c'est la modification
que l'objet a sur le corps que l'esprit perçoit. Je suis donc toujours
dans l'erreur de jugement. Par exemple : j'ai l'idée que
mon corps est affecté par le soleil comme s'il se trouvait à 200 mètres
de moi (je l'imagine à 200 mètres). Ici l'erreur
d'appréciation provient du fait que le corps enveloppe l'essence du
soleil en tant que le corps est affecté par celui-ci, et non pas en tant
simplement que l'essence du soleil. J'interprète les choses extérieures à moi selon mon ingénium propre, et je pense par là penser la vérité. Je
suis dans l'erreur donc dans l'inadéquat car j'ai rapporté le soleil à
mon esprit singulier et pas à la véritable idée du soleil.
Le corps est l'objet de l'idée constituant l'esprit humain
Le corps n'est rien d'autre qu'un certain mode de l'étendue existant en acte. Aucune idée d'un autre objet de l'esprit que celui du corps n'est donné en notre esprit. Donc, l'objet de notre esprit est le corps existant et rien d'autre. Il suit de là que l'homme consiste en un esprit et un corps qui existe comme nous le sentons.
L'idée des choses comme celle du corps découle de la substance. Cependant, les idées diffèrent entre elles comme les objets eux-mêmes, et une idée surpasse l'autre et contient plus de réalité qu'elle dans la mesure où l'objet de l'une surpasse l'objet de l'autre et contient plus de réalité. C'est pourquoi pour savoir en quoi un Esprit humain est supérieur à un autre, il nous est nécessaire de connaître la nature de son objet. Donc il faut connaître le corps humain. C'est donc uniquement par le corps qu'on peut déterminer si quelqu'un est capable par rapport aux autres, d'accomplir ou de subir un grand nombre d'actions. C'est pour ça que les corps (les hommes par exemple) se distinguent les uns des autres en fonction uniquement du mouvement et du repos, de la vitesse et de la lenteur et non pas par la substance.
C'est entre choses singulières que chaque chose se met en mouvement ou au repos. Chaque chose déclenchent le mouvement et le repos de l'autre. Donc l'idée qu'on a d'une chose extérieure relève d'avantage de l'idée qu'on a de notre propre corps en tant qu'il est plus ou moins capable. On ne connait donc pas une chose extérieure réellement.
On peut se souvenir d'une chose par rapport à l'effet qu'elle a eu sur notre corps et ressentir exactement cet effet antérieur. D’où l'idée qu'on peut s'imaginer et ressentir une chose comme étant là alors qu'elle n'y est pas. On va alors avoir l'idée de cette chose imaginée comme existant en acte par rapport à notre corps (rôle de la mémoire). Mais si on peut exclure cette idée de notre esprit comme existante, alors l'imagination est une puissance, car contrôlée et donc libre.
Chaque fois que l'homme est déterminé de l'extérieur à percevoir des choses par le cours fortuit des événements à considérer tel ou tel objet, il n'en aura qu'une connaissance mutilée et confuse.
L'idée des choses comme celle du corps découle de la substance. Cependant, les idées diffèrent entre elles comme les objets eux-mêmes, et une idée surpasse l'autre et contient plus de réalité qu'elle dans la mesure où l'objet de l'une surpasse l'objet de l'autre et contient plus de réalité. C'est pourquoi pour savoir en quoi un Esprit humain est supérieur à un autre, il nous est nécessaire de connaître la nature de son objet. Donc il faut connaître le corps humain. C'est donc uniquement par le corps qu'on peut déterminer si quelqu'un est capable par rapport aux autres, d'accomplir ou de subir un grand nombre d'actions. C'est pour ça que les corps (les hommes par exemple) se distinguent les uns des autres en fonction uniquement du mouvement et du repos, de la vitesse et de la lenteur et non pas par la substance.
C'est entre choses singulières que chaque chose se met en mouvement ou au repos. Chaque chose déclenchent le mouvement et le repos de l'autre. Donc l'idée qu'on a d'une chose extérieure relève d'avantage de l'idée qu'on a de notre propre corps en tant qu'il est plus ou moins capable. On ne connait donc pas une chose extérieure réellement.
On peut se souvenir d'une chose par rapport à l'effet qu'elle a eu sur notre corps et ressentir exactement cet effet antérieur. D’où l'idée qu'on peut s'imaginer et ressentir une chose comme étant là alors qu'elle n'y est pas. On va alors avoir l'idée de cette chose imaginée comme existant en acte par rapport à notre corps (rôle de la mémoire). Mais si on peut exclure cette idée de notre esprit comme existante, alors l'imagination est une puissance, car contrôlée et donc libre.
Chaque fois que l'homme est déterminé de l'extérieur à percevoir des choses par le cours fortuit des événements à considérer tel ou tel objet, il n'en aura qu'une connaissance mutilée et confuse.
Connaissance commune et adéquate
A chaque fois, que c'est de l'intérieur que l'esprit est disposé selon
telle ou telle modalité, il considère les choses clairement et distinctement..
EXEMPLE Par exemple, le temps de notre corps ne peut-être connu adéquatement car il est dépendant de l'enchaînement des causes que les choses singulières ont les unes sur les autres. Le temps de vie d'un homme est donc une modalité de son existence finie et non pas l'existence infinie elle-même.
LA FAUSSETÉ
Elle consiste donc en une PRIVATION DE CONNAISSANCE qu'enveloppe l'idée inadéquate. Cependant, elle n'est jamais une privation absolue et non plus une ignorance absolue (ignorer et errer n'est pas la même chose). C'est ce qui fera dire à Nietzsche que la bêtise humaine est avant tout affaire d'intelligence.
La connaissance adéquate
Il suit de là qu'il existe certaines idées, autrement dit certaines notions communes à tous les hommes; car tous les corps s'accordent en certaines choses qui doivent être perçues par tous d'une manière adéquate, c'est-à-dire claire et distincte. Il suit de là que l'esprit est d'autant plus capable de percevoir adéquatement un plus grand nombre d'objets que son corps à plus de propriétés communes avec les autres corps.
Ces causes communes sont le fondement du raisonnement.
EXEMPLE Par exemple, le temps de notre corps ne peut-être connu adéquatement car il est dépendant de l'enchaînement des causes que les choses singulières ont les unes sur les autres. Le temps de vie d'un homme est donc une modalité de son existence finie et non pas l'existence infinie elle-même.
LA FAUSSETÉ
Elle consiste donc en une PRIVATION DE CONNAISSANCE qu'enveloppe l'idée inadéquate. Cependant, elle n'est jamais une privation absolue et non plus une ignorance absolue (ignorer et errer n'est pas la même chose). C'est ce qui fera dire à Nietzsche que la bêtise humaine est avant tout affaire d'intelligence.
La connaissance adéquate
Il suit de là qu'il existe certaines idées, autrement dit certaines notions communes à tous les hommes; car tous les corps s'accordent en certaines choses qui doivent être perçues par tous d'une manière adéquate, c'est-à-dire claire et distincte. Il suit de là que l'esprit est d'autant plus capable de percevoir adéquatement un plus grand nombre d'objets que son corps à plus de propriétés communes avec les autres corps.
Ces causes communes sont le fondement du raisonnement.
CELUI QUI A UNE IDÉE VRAIE, SAIT EN
MÊME TEMPS QU'IL A UNE IDÉE VRAIE ET IL NE PEUT DOUTER DE LA VÉRITÉ DE SA CONNAISSANCE.
LES CHOSES VRAIS SONT LES CHOSES NÉCESSAIRES A SAVOIR COMME ELLES SONT EN SOI!
LES FONDEMENTS DE LA RAISON SONT DES
NOTIONS QUI EXPLIQUENT CE QUI EST COMMUN A TOUTE CHOSE, ET N'EXPLIQUENT
L'ESSENCE D'AUCUNE CHOSE SINGULIÈRE.
Il n'y a
dans l'esprit aucune volonté absolue, c'est-à-dire libre. Mais l'esprit est
déterminé à vouloir ceci ou cela par une cause qui est elle aussi déterminée
par une autre et ainsi de suite à l'infini. Il
n'existe dans l'esprit aucune faculté de vouloir mais simplement des
affirmations ou des négations par rapport à des choses particulières. Ce qui
est différent du désir par lequel l'Esprit poursuit les objets ou bien les
fuit.
Remarque pour l'intuition
ATTENTION : Pour Spinoza l'idée n'est constituée ni par l'image de quelque chose, ni par des mots. L'idée, en tant qu'elle est une idée, enferme une affirmation ou une négation (volonté). Par exemple, on pourrait croire que notre discours pourrait finir par influencer notre volonté contrairement à ce qu'on ressent. Alors que c'est en paroles, seulement, qu'on nie ou qu'on affirme contre ce que l'on ressent.
Remarque pour l'intuition
ATTENTION : Pour Spinoza l'idée n'est constituée ni par l'image de quelque chose, ni par des mots. L'idée, en tant qu'elle est une idée, enferme une affirmation ou une négation (volonté). Par exemple, on pourrait croire que notre discours pourrait finir par influencer notre volonté contrairement à ce qu'on ressent. Alors que c'est en paroles, seulement, qu'on nie ou qu'on affirme contre ce que l'on ressent.
Cette page du site est une synthèse du chapitre 2 de la traduction de l'éthique : Éthique, de Spinoza, Traduction, Introduction, Commentaires et Index de Robert Misrahi, PUF, 1990, 1993 ; l'Eclat, 2005.
Les images sont des productions personnelles sauf pour la figure géométriques complexe qui est une représentation de léonard de vinci. Cette partie vise essentiellement à rendre un fil rouge censé faciliter la compréhension du livre, raison pour laquelle je n'y ai pas référencé les scolies, Lem, etc...
Gérald Fraikin - Liège - Belgique
Les images sont des productions personnelles sauf pour la figure géométriques complexe qui est une représentation de léonard de vinci. Cette partie vise essentiellement à rendre un fil rouge censé faciliter la compréhension du livre, raison pour laquelle je n'y ai pas référencé les scolies, Lem, etc...
Gérald Fraikin - Liège - Belgique