DE LA LIBERTÉ HUMAINE
Si comme nous l'avons vu, ce qui nous est commun à tous n'est rien d'autre que l'existence elle-même, ce qui est bon pour tous est donc ce qui accroit cette existence.
Ce qui accroit cette existence, c'est tout ce qui est adéquat, donc raisonnable et universel.
Ainsi, il est indispensable de maîtriser la pensée commune aux hommes pour la remettre en question. La théorie sur les affects de Spinoza n'a d'autre objectif que de donner une grille de lecture logique à tous les comportements humains courants.
La compréhension de ceux-ci est partie intégrante de la vertu. La compréhension des affects humains confus est indispensable pour engager un travail de mise à distance de ceux-ci.
D'autre part, l'homme, en comprenant qu'il n'est pas libre au sens propre car déterminé par une chaîne de causalités à l'infini, peut mettre à distance ses passions tristes. En effet, en concevant les choses comme nécessaires et inévitables (par exemple, la mort d'un proche) la douleur et la tristesse sera moindre. Il ne s'agit pas de devenir froid comme un glaçon mais de ré-envisager sa grille de lecture du réel afin qu'elle soit conforme à ce qui est et non pas à ce que l'on imagine être.
C'est ce que Nietzsche appelle la transvaluation des valeurs. En effet, nous sommes le fruit d'une généalogie morale, culturelle, familiale... (la détermination de l'homme par causalité de Spinoza). Ces valeurs sont donc relatives et explicables. Elles sont superficielles car elles sont non nécessaires (elles ne sont pas universelles). Elles sont confuses car contradictoires (voir l'affectivité). Elles sont juste le fruit d'une histoire.
Comme Nietzsche, Spinoza nous propose de remettre en cause des choses aussi larges que :
Les dogmes religieux fixés par nature
Les stéréotypes humains et les catégories
La modernité et la post-modernité (culte de la pensée scientifique, culte de l'argent tout puissant, ...)
Sa propre rigidité de l'esprit découlant de son histoire familiale
...
Chez Spinoza rien n'est mauvais en soi pour autant qu'on ne nuise pas à l'autre. L'on peut faire appel à n'importe quoi pour autant que ce n'importe quoi nous amène à parfaire notre existence et à augmenter notre joie de façon raisonnable et en connaissance de cause. Le bonheur est donc la connaissance intuitive (dans le sens de systématique) de l'universalité des hommes. L'homme voit alors systématiquement ce qui rassemble avant de voir ce qui sépare.
Spinoza invite son lecteur à s'épanouir à l'aide d'une spiritualité Athée. L'éthique est la preuve par la raison que la vertu n'est pas une affaire de religion mais bien de liberté et de connaissance.
L'éthique est à l'image du chemin à parcourir : extrêmement difficile, ardu et demandant de la persévérance et du travail. Bon courage!
Gérald Fraikin - Belgique
Ce qui accroit cette existence, c'est tout ce qui est adéquat, donc raisonnable et universel.
Ainsi, il est indispensable de maîtriser la pensée commune aux hommes pour la remettre en question. La théorie sur les affects de Spinoza n'a d'autre objectif que de donner une grille de lecture logique à tous les comportements humains courants.
La compréhension de ceux-ci est partie intégrante de la vertu. La compréhension des affects humains confus est indispensable pour engager un travail de mise à distance de ceux-ci.
D'autre part, l'homme, en comprenant qu'il n'est pas libre au sens propre car déterminé par une chaîne de causalités à l'infini, peut mettre à distance ses passions tristes. En effet, en concevant les choses comme nécessaires et inévitables (par exemple, la mort d'un proche) la douleur et la tristesse sera moindre. Il ne s'agit pas de devenir froid comme un glaçon mais de ré-envisager sa grille de lecture du réel afin qu'elle soit conforme à ce qui est et non pas à ce que l'on imagine être.
C'est ce que Nietzsche appelle la transvaluation des valeurs. En effet, nous sommes le fruit d'une généalogie morale, culturelle, familiale... (la détermination de l'homme par causalité de Spinoza). Ces valeurs sont donc relatives et explicables. Elles sont superficielles car elles sont non nécessaires (elles ne sont pas universelles). Elles sont confuses car contradictoires (voir l'affectivité). Elles sont juste le fruit d'une histoire.
Comme Nietzsche, Spinoza nous propose de remettre en cause des choses aussi larges que :
Les dogmes religieux fixés par nature
Les stéréotypes humains et les catégories
La modernité et la post-modernité (culte de la pensée scientifique, culte de l'argent tout puissant, ...)
Sa propre rigidité de l'esprit découlant de son histoire familiale
...
Chez Spinoza rien n'est mauvais en soi pour autant qu'on ne nuise pas à l'autre. L'on peut faire appel à n'importe quoi pour autant que ce n'importe quoi nous amène à parfaire notre existence et à augmenter notre joie de façon raisonnable et en connaissance de cause. Le bonheur est donc la connaissance intuitive (dans le sens de systématique) de l'universalité des hommes. L'homme voit alors systématiquement ce qui rassemble avant de voir ce qui sépare.
Spinoza invite son lecteur à s'épanouir à l'aide d'une spiritualité Athée. L'éthique est la preuve par la raison que la vertu n'est pas une affaire de religion mais bien de liberté et de connaissance.
L'éthique est à l'image du chemin à parcourir : extrêmement difficile, ardu et demandant de la persévérance et du travail. Bon courage!
Gérald Fraikin - Belgique
QUELQUES LIENS INTÉRESSANTS
Bibliographie :
- Éthique, de Spinoza, Traduction, Introduction, Commentaires et Index de Robert Misrahi, PUF, 1990, 1993 ; l'Eclat, 2005.
- Spinoza Philosophie pratique Par Gilles Deleuze Éditeur : Editions de Minuit (2003).
- Pena Ruiz Qu'est-ce que la laïcité ?, Gallimard, collection Folio actuel, 2003.
- Henri Bergson, L'évolution créatrice (1907).
- Klein. E Y a-t-il eu un instant zéro ?, Gallimard, 2015.
- Thomas HOBBES (1651). Léviathan.
- Cynthia Fleury, la fin du courage, Fayard 2011
- A. Jacquard, J'accuse l'économie triomphante. Calmann-Levy, 1995
- Erwin Schrödinger, Physique quantique et représentation du monde. Sources du savoir, 1992
- Jacques Rifflet, Les mondes du sacré. Editions Mols, Autres regards, 2000
- Dan-Robert Dufour, le délire occidental. Les liens qui libèrent 2014